2022·Québec

Québec, cascades, canyon

En arrivant à Québec, je pense qu’on a dû atterrir dans le plus vieux B&B de la ville, dans la rue la plus bruyante, les chambres les plus minuscules qu’on puisse imaginer, avec les fenêtres les moins isolantes possible et tout ça sous un bon 32° (rappelez-moi de ne plus me faire avoir par les commentaires qui insistent très fort sur la gentillesse des propriétaires vu que c’est effectivement cette gentillesse extraordinaire qui me retient de descendre le lieu en flammes dans l’évaluation que je vais rendre…).

Ce n’est donc pas en sautant de joie qu’on est partis à l’assaut de la ville mais l’humeur a vite tourné car il faut quand même être très mauvais public pour résister aux charmes des rues et ruelles en pente, des façades en pierre et d’un air de ville Normande agrandie au facteur 1,5. Un peu fatigués par l’excursion à Shawinigan, toujours un petit peu décalés question horaires, on a été ravis de se poser dans un tout nouveau bistro (Livernois, pour les futurs fans) où la serveuse zélée a définitivement convaincu les enfants que quand on est rémunéré au pourboire, le service est quand même sympa pour les clients.

On passe une vraie bonne soirée en ambiance pub, Noam dessine, Loïc passe un peu de temps sur Instagram, Arthur s’entraîne au Rubik’s cube, Aart fait des recherches pour nos futures sorties et moi je prends quelques notes. On s’interromp, on papote, on mange, on souffle. On est vraiment en vacances et ça fait du bien.

Après une nuit qu’on essaiera d’oublier au plus vite, on repart à l’assaut de la ville. Grimpette vers les plaines d’Abraham, descente par la promenade des Gouverneurs, ooh et aah devant le Château Frontenac et jeux dans les fontaines du port parce qu’on était à deux doigts de fondre. Le tout entre-coupé d’un épisode para-médical avec Noam qui s’est pris une poussière dans l’œil et dont les hurlements ont fait croire à la population locale que l’alerte anti-bombardements aériens était déclenchée. Longues négociations pour le convaincre de littéralement se rincer l’œil, mais on a pu poursuivre avec des hurlements et soupirs un peu moindres. Ce n’est finalement que le jeu dans les fontaines qui a définitivement résolu le problème. Le miracle de la diversion est donc bien le même de ce côté de l’Atlantique.

Sécher à l’air libre quand on a fait les malins dans la fontaine…

Un peu par hasard, parce qu’on trouvait ça joli, on trouve un super endroit pour luncher avant que le ciel ne vire à l’orage. Doef comme il faisait, il fallait bien que ça finisse comme ça. On saute donc en voiture en direction de l’Ile d’Orléans qui est reliée à Montréal par un adorable pont en métal vert. Et là on tombe en amour de l’ambiance arborée, les maisons – pour la plupart en bois – joliment alignées sans que de vilaines clôtures les séparent, les gens sous leur porche, les boîtes aux lettres groupées par rue et toutes ces petites choses qui font qu’on est dépaysés.

L’orage se résume à 5 minutes de grosses gouttes et un bel éclair qu’on observera depuis un charmant abri au bord du Saint-Laurent, à la pointe de l’île. Ce fleuve n’a pas fini de nous surprendre (et oui, j’ai du Roch Voisine en fond sonore mental quand j’écris, ça vous dérange?).

Vu que l’orage est passé, on se lance à l’assaut du Parc des Chutes Montmorency (qui sont quand même 30m plus hautes que celles du Niagara). On fait l’économie de l’entrée au parc vu qu’une panne d’électricité généralisée paralyse tout ce qui n’est pas purement naturel (téléférique et autres accessoires qui ne sont de toutes façons pas ma tasse de thé) mais on ne rate rien de ce qui compte: la chute qui en bouche un coin et son horrible magnifique pont suspendu qui bouge super fort pitié au secours.

Pour finir notre immersion à Québec, on se refait une soirée en ville avec les spectacles de cirque devant le Château Frontenac, une soirée dans un pub (première vraie incartade à une diète assez équilibrée pour le moment) , un stop pour acheter des popcorn enrobés de caramel (deuxième incartade mais l’enseigne dit qu’ils sont “gourmet” donc on n’a pas pu résister) et on arrive sans forcer à un bon 15.000 pas. La peur au ventre, on retourne dans notre B&B qui ne passerait pas l’inspection incendie d’un pompier sourd et aveugle et qui donnerait un arrêt cardiaque immédiat à un ingénieur stabilité. On va dire que ça ajoute à l’aventure? Et les proprios sont vraiment adorables, le petit déjeuner servi par Madame faisant un bref instant oublier tout le reste.

On a bien aimé l’ambiance de Québec mais c’est donc sans trop de regret qu’on quitte la ville au matin de notre sixième jour sur le sol Nord-Américain pour poursuivre la remontée du Saint-Laurent.

On gère désormais le Tetris Valises dans le coffre du SUV miniature (concept ridicule en soi, on est bien d’accord), on refait un tour dans le très étendu parc en haut de la ville, on souhaite un joyeux anniversaire à ma grand-mère pendant un coup de fil éclair et on se lance à l’assaut d’un truc que le Routard à l’air d’aimer: la Route de la Nouvelle France. Le nom fait que nous on se méfie un peu et donc on se concentre sur ce qui est impossible à louper: Sainte-Anne de Beaupré, SAB en abrégé (ils aiment beaucoup abréger les noms de bleds vu qu’ils sont tous à rallonge).

Et vu que c’était accessible depuis le parking par un tunnel sous-terrain, vous reprendrez bien un petit coup de rive du Saint-Laurent?

Un peu plus loin sur la route (oui, oui, elle est belle), on se laisse aussi tenter par le Canyon Sainte-Anne, dont le prix d’entrée venge bien la panne aux Chutes Montmorency de la veille mais on leur pardonne: encore une vue qui en vaut la peine, même si les photos ne rendent pas hommage au dénivelé et à une magie certaine du lieu. On s’amuse à passer et repasser les ponts suspendus (ou “on” fait un peu de détour pour éviter celui qui ballote un chouïa de trop) et à comparer l’état déjà impressionnant des lieux à ce que ça peut donner au printemps en période de fonte des neiges. On aurait aimé pouvoir faire une vraie promenade mais ce n’est pas prévu sur place. Heureusement, on veut de la promenade et on va en avoir dans les jours qui viennent.

Les belles images sont sur la GoPro, montage en cours…