En voyageurs prudents, on a poursuivi notre acclimatation outre-Atlantique par deux sorties touristiques: le parc Oméga vendredi, et la Cité de l’Energie à Shawinigan samedi (en route vers Québec).

Avec le parc Omega, on a mis plein dans le mille. Extase des enfants, et un peu de nous aussi quand même. La route pour y aller était belle mais surtout paisible, c’est l’ambiance recherchée pour ce voyage. On s’habitue à la notion d’espace, on enregistre le bleu du ciel et le vert des arbres, on tient sagement le 100 km/h sur l’autoroute.

Dans le parc, on sent la promesse de nos futures sorties en nature québécoise, sentiers, rochers, pierres et cailloux, sous-bois, lacs. Et puis on se laisse aller à admirer la faune locale gentiment mise en scène. Le fait de donner des carottes par la fenêtre de la voiture a évidemment ravi les enfants, les quelques traces de bave de Wapiti sur nos fenêtres en forment le souvenir tangible. Ce qu’on a aimé, c’est le calme, le grand nombre d’animaux différents dans un espace vraiment étendu (en tout, on roule 15km, et on a deux arrêts pour faire une jolie marche à chaque fois). Le point culminant de la visite: les loups, présentés depuis un observatoire à deux niveaux. Je pense qu’on en a vu six, dont un tout jeune. Et pas mal d’explications sur la présence du loup au Canada, son histoire, son mode de vie. On prend le temps, on ooh et on aah, on apprend. On baille encore un peu, fichu décalage horaire, mais on profite. Les enfants passent une journée qu’on leur devait bien: à s’extasier et à nous remercier de les avoir emmenés là. Ils sont prêts pour la suite et nous aussi!

Au retour du parc, on s’essaye à un chemin différent, avec deux traversées de la rivière Hudson, majestueuse. On aime particulièrement l’eau calme qui se frotte aux berges arborées, et les petits points humains dessus (bateaux, kayaks, SUPs) nous donnent vraiment envie.

En finissant la journée au Café Saigon pile en face de notre appartement, on la joue safe culinairement et on est ravis de découvrir la sauce Général Tao qui valait bien le non-détour. On observe aussi les autres tables qui débarquent avec leurs propres bouteilles de vin, c’est tout un concept mais on ne s’y est pas encore frottés.

Prochaine étape du périple: la Cité de l’Energie de Shawinigan. Endroit choisi pour sa localisation à mi-chemin entre Montréal et Québec, la sonorité délicieuse du nom et la passion de ma moitié pour le sujet. Comme on avait déjà marqué tous nos points de la semaine avec le Parc Omega, on a bien toléré que les enfants soient moins enthousiastes mais néanmoins coopératifs pendant la visite.

Pour découvrir les environs, ils sont d’abord montés en haut d’une énorme tour via un ascenseur tout petit et très menaçant dans ma version, très chouette et grand dans leur version. Ensuite, on a eu droit à un superbe film sur l’énergie sous toutes ses formes en étant assis dans un théâtre qui tournait sur lui-même et nous mettait du vent dans le visage quand la dame parlait d’orage. Vraiment très réussi, surtout les vues dans l’espace, les explosions solaires, les images à couper le souffle en général. Et un bon rappel des grandes bases de la physique, ça ne fait pas de tort.

Pour la troisième partie de la visite, on a pu découvrir deux centrales hydroélectriques, une à l’arrêt et une en activité. Avec quelques démos sur la capacité du cuivre à conduire l’électricité, une chaîne de choc humaine et pas mal d’autres choses du quotidien qu’on nous rappelle ni vu ni connu. Pas d’évidences quand il s’agit d’électricité, sauf qu’au Québec ils produisent quasi tout avec de l’eau – ce qui est quand même assez dingue vu de Belgique (et qu’il n’y a pas d’unbundling, mais pour ça et les autres questions techniques, les lecteurs avertis savent vers qui se tourner…).

Avec toute cette science en poche, on a quand même fini par mettre le cap sur Québec. On monte doucement en puissance, tout doucement. On respire. On flâne. On rigole dans la voiture. Et les enfants ont un nouveau jeu serrés sur la banquette arrière de ce qui officiellement s’appelle un mini SUV: inventer des chansons qui ne riment à rien mais qui riment. Le compliment majeur qu’on puisse leur adresser c’est qu’ils chantent bien ensemble. Pour le reste, l’histoire jugera.
