2022·Québec

Montréal la paisible

Est-ce le décalage horaire qui nous en met quand même un petit coup? Ou un effet mois d’août? Ou parce que le trafic a l’air vraiment civilisé (on en est à une moyenne d’un coup de claxon par jour, ce qui est juste incroyable avec les réflexes bruxellois encore bien frais)? Quoiqu’il en soit, c’est comme si respirer ici se faisait valériane et passiflore comprises, no stress les gars.

Jusqu’au moment de récupérer notre voiture de location en fin du deuxième jour, on aurait même pu croire qu’il y avait un complot pour nous faire illico déménager ici: amabilité au top, propreté nickel, transports en commun au taquet, la totale quoi. Heureusement on est tombés ensuite sur une personne normale qui nous a refilé une voiture au coffre moitié plus petit que ce que prévoyait notre contrat et nous a ensuite pas très gentiment dit d’aller voir ailleurs si elle y était, que de toutes façons il n’y avait aucune autre voiture de dispo et que c’était pas son problème. Ca nous a un peu remis les pieds sur terre. Valériane, passiflore et éducation rapide des enfants à quelques jurons de base aidant, on a accepté le challenge imprévu: ce n’est pas un petit Tetris de valises qui va nous faire peur, foi de ginger!

En parlant ginger, un autre truc qui nous a bien plu en ce début de voyage c’est qu’on nous accueille vraiment comme des rois et une reine en nous tentant avec de la Ginger Ale à tous les coins de rue et que d’un coup, alors qu’en Belgique ça ne leur faisait ni chaud ni froid, les garçons sont méga fans du Canada Dry.

Nos activités des deux premières jours ont donc été variées et axées sur la découverte générale de l’ambiance du coin (on a dit chill, on voulait chill, on a fait chill):

  • Le bus 747 nous a amenés d’une traite de l’aéroport à notre super auberge M Montréal, premiers points marqués pour la ville quand les transports en commun font leur boulot.
  • La découverte de l’ambiance du Village et son piétonnier coloré, de la guinguette du square Emilie Gamelin et la station de métro à deux pas de l’auberge m’ont triplement ravie vu que c’est moi qui ai choisi les hébergements, ça me met quand même toujours un petit coup de pression de voir si j’ai bien visé ou pas.
  • La première promenade vers le Vieux Montréal nous a laissés un peu perplexes vu qu’on a eu du mal à caser et référencer ce qu’on voyait, du vieux, du neuf, du grand, du petit, du moyen, un air d’Espagne ici, de France là, d’Amérique du Nord partout ailleurs, de ville à un tournant et de petit bled à un autre, on a été obligés de conclure à l’éclectisme (parfait pour le test de vocabulaire des enfants en fin de voyage).
  • Dès qu’on a pu flâner sur les bords du Saint-Laurent on a arrêté de se poser des questions, c’est juste ce qu’il nous faut et pile tout ce qu’on aime dans une ville. Et ce calme, toujours ce calme, on plussoie.
  • Le seul regret qu’on a eu en visitant le Musée d’Histoire et d’Archéologie de la Pointe à Caillière c’est de ne pas nous y être précipités une fois nos valises posées le premier jour. C’est vraiment une superbe entrée en matière et cela a captivé les enfants pendant un bon deux heures. Muséographie vraiment au top, un film d’intro où il manque juste le formulaire « cochez ici pour immigrer à la fin » et un tas de détails qui font qu’on se passionne vraiment facilement pour les différentes partie de l’histoire du Québec (on est sur un petit projet version podcast avec Aart à ce sujet, à suivre).
  • Un peu par hasard, on a découvert qu’on avait marché dans la ville souterraine, décrite par le Routard comme une toile d’araignée de 12 km2 et 33 km de long, mais on n’a pas encore percé l’entier mystère de ce truc qui nous interpelle à fond.
  • Plongée totale en Amérique du Nord (à taille d’enfant) en zonant un peu Downtown, avant de prendre tout ça de haut depuis le Belvédère du parc du Mont Royal. La vue vaut vraiment le coup et on a déjà hâte de découvrir ce parc en hiver, ça doit être vraiment sympa aussi sous la neige.
  • Pour clore la deuxième journée (où on gérait déjà vachement mieux l’heure locale), on a fait un tour avec notre véhicule sous-dimensionné pour découvrir l’atmosphère des quartiers résidentiels Westmount (coucou, maison natale de Léonard Cohen) et d’Outremont et ensuite du Mile Ex/End et le Plateau du Mont Royal pour finir. C’était en plus un bon exercice pour qu’on s’habitue à la signalisation et qu’on repère les us et coutumes en terme de placement sur la route, respect (ou interprétation un peu large) des vitesses, technique de tournant et autres subtilités code de la routières. Ce sont des détails mais avec une voiture dont les rétroviseurs ont la taille du coffre et déforment ce qu’on voit, je dis que ça tient de l’exploit.

Contrat rempli donc pour cette entrée en matière. L’objectif était de « sentir » la ville, de flâner, d’observer. On est prêts pour la suite!