2019·Archives

De Porto Koufo à Gerakini

Avant d’arriver en Chalcidique, on pensait à quelque chose de sympa, avec des plages et de quoi se relaxer. Les vues devraient être un bonus, mais nos attentes n’étaient pas très précises.

On a commencé par explorer le fond du deuxième « doigt », la presqu’île du milieu – Sithonie – en allant se ranger dans son talon à Porto Koufo. On a dépassé les plus touristiques Nikiti, Neos Marmaras et Porto Carras sans regrets, et on s’est laissés accueillir par le Sud du Nord, au calme.

Porto Koufo est un petit port fermé, avec un minuscule accès à la mer qu’on ne voit pas. 3 ou 4 restos, une promenade le long des bateaux et le tour est fait. Comme dans tous nos autres stops de ces vacances, pas de boutiques, pas de commerces de brols, tout au plus de quoi acheter un seau de plage et un tuba si on cherche vraiment.

Pour notre premier jour complet sur place, on a tenté l’excursion qui allait nous ravir: faire le tour de la pointe de l’île et admirer, depuis la côte Est de Sithonie, la vue à couper le souffle sur le mont Athos, la montagne sacrée qui forme le troisième doigt de Halkidiki. Athos est un Etat à part, gouverné par les moines, qui ne tolèrent sur leur territoire que les hommes, et encore, moyennant réservation un an à l’avance, pour 4 jours maximum, à condition de changer d’endroit chaque nuit et de démontrer un intérêt pour le fait religieux.

Difficile de rendre compte du côté époustouflant de la vue avec mon talent et mon matériel photographique, mais il faut me croire sur parole: ça en jette! L’ultra-prominence est manifeste: 2033m au-dessus de la mer, sans préavis, sans élan, baf.

On a donc joué à chercher la plus belle vue, remontant lentement vers le Nord jusque Sarti, la grosse plage du coin (avec tout ce que ça a de relatif). Festin de poissons et puis jeux de plages: les garçons étaient aux anges. De vraies grosses vagues, de quoi se faire peur et garantir son apport en sel pour les six prochains mois.

Arthur avait tellement tout donné dans la course (é)perdue contre les vagues, qu’il a ensuite été diminué par une belle fièvre qui a duré 36 heures. Ca ne l’a pas trop affecté, mais ça nous a permis de souffler sans scrupules dans notre resort familial, alternant piscine, jardin et sieste. Tout bon pour le quota lectures, qui avait un peu tardé à démarrer!

Deux jours, trois nuits, ça passe comme rien quand on est dans un endroit magique. Mais on était quand même assez contents de boucler nos valises pour le dernier stop de ces vacances: Gerakini, pour – honte sur nous et tous nos descendants – 6 jours et 5 nuits dans un bon vrai « all in », avec tout ce qu’il faut pour finir les vacances en beauté (ça nous avait réussi à Phuket, on a voulu retenter l’expérience). Une plage magnifique avec vue sur Cassandra (le premier « doigt » Chalcidien), du sport sous toutes ses formes (tennis, volley, vélo, piscine, ski nautique, kayak, pedalo, SUP, …), de la nourriture et un open bar sans excès. Les longues recherches ont payé: on est dans une nature magnifique, on a un bungalow paisible et les autres vacanciers ont les mêmes envies que nous: du calme. Deux fois 3h de mini-club pour les enfants et tout le monde est ravi. (Même si je suis un peu moins ravie des photos, prises en très petit nombre, le lâcher prise s’est ressenti de ce côté là aussi.)

Et en ce qui concerne le bilan de la Chalcidique, on en reprendrait bien un peu lors de prochaines vacances. On a eu une météo parfaite, tournant en permanence autour des 30 degrés, un petit nuage de temps en temps pour rafraîchir les esprits, deux gouttes de pluie pour humidifier le fond de l’air, un petit vent juste parfait et une lumière qui fait ressortir les bleu et vert qui resteront gravés sur nos rétines.

Pendant 20 jours, on aura eu l’impression de voyager à contre-sens, jamais vraiment seuls, mais jamais dans des endroits surpeuplés où l’exploitation du touriste serait le sport national (à l’exception d’un très bref stop à Neos Marmaras pour qu’Arthur puisse voir un médecin et exclure tout souci à la suite de sa fièvre: pendant une heure, on s’est crus à la Côte d’Azur, avec la mauvaise humeur et les prix exorbitants en cadeau).

On est donc détendus, reposés et très fiers de ces vacances, avec un bon équilibre entre tous nos besoins. On a beaucoup ri, beaucoup joué, on a lu, on s’est dépensés, on s’est cultivés. On a trop mangé, mais rien de bien mauvais dans cette région où les féculents cèdent facilement le pas aux fruits et légumes, avec une petite touche de poisson pour achever le tout.

Il nous reste un peu plus de 24h pour finir en beauté, on ne va pas se priver!