Ce 2 août 2019 pourra sans conteste prendre place dans une jolie série de journées mémorables pour la Ginger Family.
On avait envie de partir, et ça se voyait encore plus sur certains visages que sur d’autres.
Ensuite, parce qu’on sent qu’on a des fans. Dans le hall d’entrée de l’aéroport, je tombe sur ma crapule préférée des amis de longue date et le plus beau d’entre eux de s’écrier : « oh chouette, on sera sur le blog ». Chose promise, chose due (même si je n’ai pas de photo complète de leur adorable famille de cinq yvoiriens).
Sur le vol, rien à redire. Des enfants exemplaires malgré la fatigue et la faim, une connection parfaite malgré un dépassement illégal par un macédonien pressé et sa famille dans la file des passeports, des valises toutes livrées à Skopje malgré le stop plutôt court à Zürich. Sur le coup du dépassement ni vu, ni connu dans la file, Aart m’a prévenu que ça faisait partie du style local et qu’on risquerait d’en revoir. C’est ça façon a lui de me prévenir gentiment de ne pas m’énerver pour rien, le dépassement sans gène et autre dérivés font partie de la culture, je ne suis pas mandatée pour la changer (et encore moins pour lui taper la honte avec mon assertivité de coach, ayez pitié de lui).
Arrivés à Skopje, on a été accueillis par un chauffeur envoyé par notre ami Hristijan: c’était la fête nationale et il a une confiance mitigée en ce qui concerne les transports en commun. Quitte à renoncer à nos principes, autant rajouter un peu de fun: j’avais demandé si on pouvait avoir une pancarte au nom de la Ginger Family. Le chauffeur s’est plié à la demande mais se méfiait quand même et en a fait la Ginger Family Geens. J’ai laissé filer, pas la peine de lui envoyer une salve de féminisme, j’ai dit merci et on a filé vers notre petit appartement pour ces deux prochains jours.
La visite guidée offerte par le chauffeur n’a pas manqué de mettre en lumière le côté kitsch et blinquant des investissements du précédent gouvernement (normal, il est à la solde de l’actuel parti au pouvoir, on lui pardonne, et on confirme le côté surréaliste du blanc blinquant sur des immeubles ayant l’air de sortir tout droit d’une caisse de Playmobil).
On a plus ou moins jeté les valises dans l’appart avant de redescendre avec notre bande affamée et de faire les 450 mètres vers le point de rendez-vous indiqué par Hristijan. Fête nationale oblige (ce qui signifie ici que les habitants fuient la capitale), on a ensuite fait plusieurs chapelles avant d’en trouver une ouverte. Ca donnait un petit air surréaliste, pour ne pas dire fantomatique, à la promenade mais c’était aussi assez sympa de voir le calme dans des rues qui ne doivent pas très souvent connaître une telle quiétude le vendredi soir.
Le repas a rejoint notre table de manière décousue et surtout trop lente pour les enfants. Le drame en effet: d’abord tous les bons petits plats de légumes, puis une attente interminable, et seulement alors la viande tant attendue. Notre local de l’étape avait heureusement passé une commande à se lécher les babines, on est donc déjà convaincus par le potentiel culinaire du coin (on aime les choses simples ayant du goût, que voulez-vous).
Pour notre samedi à Skopje, on a hâte de voir ce que notre guide au cynisme inégalé nous réserve. Les petites phrases légendaires ne manqueront pas, comme celle sortie dans un éclair fulgurant quand on a décrit la faible qualité esthétique de la façade de notre logement: « It’s ugly? Oh, that’s normal, it’s Skopje ». Ca ne gâche en rien notre impatience et notre plaisir de faire ce Balkan Ginger Family trip!