2018·Archives

glisse et slowlife

la semaine avance, et chacun trouve son rythme sur les sommets alpins. Comme souvent, ce que l’on fait finalement de notre temps, n’est pas nécessairement ce qu’on avait anticipé. A l’arrivée, les skieurs semblent skier plus que ce qu’on avait imaginé (tout bon), et de mon côté, je m’adapte avec une certaine grâce au temps qui passe sans se laisser emprisonner dans mon contrôle (tout bon aussi).

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Arthur, casqué de vert, avec le groupe des Flocons

du côté des skieurs:

  • début sur les pistes vers 10h les jours de beau temps, vers 11h aujourd’hui car le soleil a mis du temps à montrer le bout de son nez
  • accompagnement des 4 enfants, en 3+1 ou 2+2 pour tenir compte du niveau, par Aart et sa soeur (R., si tu nous lis, merci!)
  • pauses (souvent après négociation avec les plus intrépides) et pique-nique en terrasse les jours de soleil, repas chaud au pied des pistes ce midi vu le rafraîchissement
  • à 14h30, les jeunes partent dans leurs groupes de l’école de ski, on les récupère à 17h, on y est tous pour voir comment ils se sentent après le challenge sportif en groupe
  • l’après-midi permet à Aart et sa soeur de s’éclater dans tout le domaine, ils ont même poussé une pointe jusqu’en Italie et son revenus radieux 
  • retour au chalet, ce qui met facilement 15 à 20 minutes, le temps d’avoir tout le monde et de trainer la bande sur 300m dont 200m sans neige

pour les non-skieurs:

  • « école de neige » pour Noam de 9h à 12h45 environ
  • préparation relax, méditation/bain/écriture/lecture/écoute d’audio-livre pour moi (une seule de ces activités par matinée, maximum deux les bons jours comme aujourd’hui) 
  • comme je me laisse surprendre par une grande curiosité et un attachement primitif à ma descendance skiante, je donne une partie de « mon » temps pour aller les admirer sur les pistes et partager un moment de pause avec eux
  • un peu de courses, un peu de ménage, et il est déjà l’heure d’aller chercher mon futur écolier
  • après les retrouvailles avec mon benjamin, je mange et il grignote encore un peu malgré son lunch déjà consommé, on papote (ou plutôt: il papote et je m’émerveille)
  • sieste à partir de 13h45, je le laisse dormir selon ses besoins (1h minimum, l’air de la montagne fait son petit effet). En général, je ferme un peu l’oeil aussi et puis j’en profite pour lire et/ou écrire un peu
  • promenade pour aller récupérer la troupe, et selon que la sieste a été plus ou moins longue, Noam et moi pouvons aussi profiter de la montagne à notre façon 

une fois la troupe réunie, la journée passe d’un coup à une autre vitesse. Le bain collectif de nos gingers, après un goûter gargantuesque, fait partie des petites habitudes qu’on ne peut associer qu’aux suites d’une journée au grand air bien frais. Puis on s’arrange pour le repas, avec ou sans le reste de la famille, et on se la joue relax pour le coucher, comme il n’y a pas de stress-horaire pour le matin. On continue à négocier que chacun passe la nuit dans son propre lit, ce qui est couronné d’un succès mitigé (soupir, mais on continue à croire qu’on va trouver un équilibre qui convienne à tous d’ici leurs 18 ans hein…).

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pour la minute analyse, je constate que me surprends plusieurs fois par jour à sentir monter de la frustration: les pistes un peu trop loin, la garderie terminée un peu trop vite, les envies trop nombreuses et le temps trop limité, la famille trop présente, la famille pas assez présente, les réveils nocturnes, Loïc en larmes après un cours parce qu’il ne comprend pas ce que son moniteur lui veut, le froid qui pique, trop chaud parce qu’on s’habille trop bien, et j’en passe.

mais la slowlife me tient en son emprise, parce que je sens la frustration, je l’observe, et je la laisse dévaler la première pente à ma portée. Je respire, je prends ce qui vient. J’accepte les contraintes avec une énergie que seule l’absence de programme me permet d’avoir. Certes, je me sens physiquement fatiguée. Mentalement, par contre, je me sens bondissante et sereine. Grâce à ce temps que j’occupe si lentement et avec si peu de « faire », je vois apparaître des options pour l’avenir, des envies pour les semaines d’hiver et de printemps, et beaucoup de bienveillance pour les imperfections en et autour de moi. Je vais m’arranger pour ancrer ça bien fort, et pouvoir faire appel à cet esprit de La Rosière quand Bruxelles m’aura remis le grappin dessus.

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le banc où je veux revenir écrire en été
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la croisée des chemins, et le choix qu’on fait
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la lumière comme inspiration