heureusement que j’écris un blog car sinon, aucune chance que je retrouve un jour la trace des deux endroits improbables où nous sommes allés aujourd’hui. Et puis il y a tous ces moments sans nom, sans date, sans heure. Observer Noam complètement pris dans son jeu de dinette et se raconter toute une recette à lui-même. Soigner Arthur qui s’est fait griffer au-dessus de l’oeil par le précité (celui-ci s’étant vu immédiatement imposer une manucure) et qui s’est rapé le haut d’un orteil à la piscine. Le porter ensuite sur mon dos pour alléger sa souffrance et sentir l’intensité de ce petit poids et de tout l’amour qui va avec. Etre presque étranglée par Loïc, heureux et fier d’avoir aligné quelques mètres seul à la nage. L’entendre répéter quelques fois, avec une joie profonde, « oh je suis fier de moi », au sujet de sa prestation sportive et des peurs surmontées pour affronter les toboggans du jour.
activités du jour
- tentative de pèche (2) au bord du lac de Saint-Moritz
- funiculaire de Muottas Muragl
- pleine de jeu de Muottas Murag*
- pique-nique à Muottas Mura**
- sentier d’inspiration de Muottas Mur***
- petite grimpette jusqu’au drapeau Suisse surplombant Muottas Mu****
- Ovaverva, piscine municipale version Saint-Moritz
- cours de yoga donné par Loïc, puis par Arthur, puis par Noam
on est bien conscients de la chance qu’on a de pouvoir faire des voyages dans des endroits magnifiques. En même temps, on accorde beaucoup d’importance au fait d’ancrer une série de petits moments qui nous lient en tant que famille. Bien sûr, on ne le fait pas toujours exprès, au contraire même, on adore se laisser surprendre par les petites choses qui naissent spontanément et nous font chaud au coeur. Comme ce soir, quand Loïc a voulu nous donner un cours de yoga. Arthur était à fond dedans, Noam s’y est mis dès qu’il a terminé son bibi, Aart a pris deux ou trois photos, et tous les deux, nous avions beaucoup de mal à rester sérieux (par excès d’admiration envers ces trois fabuleux maîtres zen) mais pas question de se trahir parce que les garçons étaient à fond dedans.

il nous arrive aussi de poursuivre sur la lancée d’un moment improvisé, comme notre tentative de pèche au bord du lac de Saint-Moritz hier. Pendant que je faisais les courses pour le pique-nique avec Noam, Aart a tenté une nouvelle technique avec les grands et encore une fois, la motivation et la concentration étaient à leur comble. Le succès n’était toujours pas au rendez-vous, mais on s’en bat les roubignoles de Kevin De Bruyne (si vous ne me suivez pas sur ceci, c’est tout à votre honneur).

avant de démarrer la partie officielle du programme (on a un service du protocole très strict qui nous surveille, hein) on en a aussi profité pour rappeler 3 règles aux garçons: 1) on ne crie pas dans les lieux publics, 2) on ne court pas dans les lieux publics calmes, 3) on ne tape pas ses frères. Je m’étais en effet surprise à m’entendre un peu trop souvent répéter les mêmes choses (et répéter que je répétais les mêmes choses, arf) et j’ai voulu stopper cette spirale. Evidemment, avec cette tentative de règles, on a immédiatement reformulé avant de passer le pact officiel avec la délégation de moins de 7 ans, ce qui a donné: 1) on parle doucement, 2) on marche, 3) on respecte. L’idée étant d’annoncer les règles en début de journée et puis de les laisser se débrouiller avec, moins pénible pour nous, plus responsabilisant pour eux. On verra à l’usage, mais la première journée a été un grand succès. Preuve une nouvelle fois que quand on change soi-même (notre engagement à nous était de moins leur « tomber dessus »), les autres changent aussi.
aoummmmmmm.
ce programme officiel donc. Il a débuté par un chouette petit voyage à bord d’un train à crémaillère vers Muottas Muragl à 2436m au-dessus du niveau de la mer. On se bouffe un dénivelé de dingue en un rien de temps, bien fait les gars. Le principe du lieu au nom que j’aurai oublié dès demain? Un « Aussichtsberg », ce que je traduis par un morceau de montagne d’où on voit plein de belles choses sans trop devoir se fatiguer (parfait pour nous):







et après tout ça, il était grand temps de reprendre le petit wagon rouge. Le soleil tapait vraiment sec, ce qui n’est pas du goût de notre peau de roux, même enduite de protection 50 toutes les 50 minutes comme le veut la règle. On s’est sagement mis en rang pour la descente, créant une espèce de parodie sur le célèbre dessin représentant la différence entre égalité et équité:
la deuxième partie de notre programme officiel nous a menés vers Ovaverva, une piscine que c’est pas de la gnognotte, même qu’elle est top. On y a passé 3 heures, on aurait pu y rester 2 de plus. Déjà entraînés par la visiste à Alpamare, on a pu plus facilement vaincre les obstacles psychologiques et finir carrément à cinq en même temps dans 3 magnifiques toboggans qui serpentent en parallèle dans le complexe. Vraiment, Ovaverva a mis tout le monde d’accord, si pas sur son nom, au moins sur sa panoplie d’activités (piscine d’apprentissage où Loïc a effectivement décidé qu’il nagerait seul et il l’a fait, petit bassin de 0,2 et 0,4m où Noam s’est éclaté, piscine avec plongeoirs pour les intrépides dont je fais désormais partie, bain extérieur hyper chaud sous l’eau et décoiffant grâce au vent bien frais, « fun tower » avec 5 toboggans vraiment accessibles et puis une vraie piscine pour nager mais ça, on n’y a pas touché, faut pas déconner).
avec tout ça, on est cuits et recuits, et un peu de yoga n’était pas de trop pour centrer toute cette belle énergie. Une bonne nuit de sommeil nous attend et en route pour de nouvelles aventures demain!
chiffres pertinents mais parfois approximatifs:
- Noam, 25 mois
- Arthur, 4,8 ans
- Loïc, 6,4 ans (6,5 dans 3 jours, on y est presque)
- Aart, 32,7 ans
- Charline, 39,4 ans