on retient quoi aujourd’hui? Que Kuala Lumpur a au moins un point commun avec New York, à savoir cette capacité à vous faire vivre 3 journées en une, même et surtout si ce n’était pas votre intention. Le point un peu moins fun, c’est qu’on trouve injuste qu’aucune route ne soit droite, ça challenge l’orientation même des plus doués d’entre nous (je parle de moi). Il faut apprendre à s’orienter par rapport aux centres commerciaux et pas au regard des points cardinaux, c’est vachement dur pour une bouddhiste débutante!
lieux visités (de 7h45/9h20 à 21h)
- guichets du visitor’s centre des Tours Petronas (délégation réduite: Aart et Noam)
- Berjaya Times Square Theme Park
- Berjaya Times Square Shopping Mall (repas et manucure)
- KLCC Parc (jeux d’eau et pleine de jeux)
- Petronas Twin Towers (jusqu’au 86e étage)
pendant qu’Arthur, Loïc et moi démarrions notre dimanche en douce en comatant un peu sur nos oreillers respectifs, en jouant à ranger les valises qui étaient devenues un tas informe pour l’une et en explosant le Netflix du gentil monsieur de notre Airbnb pour les deux autres, Aart et Noam étaient partis en avant-garde pour essayer de trouver des tickets pour grimper dans les tours jumelles où siège la grande compagnie pétrolière malaisienne. Ils en ont profité pour étendre un peu l’excursion et donner à Noam tout le loisir de dicter son rythme. Ca lui a fait un bien fou, et on a donc rejoint les deux équipes vers 10h du matin « seulement » à Berjaya Times Square.
ce n’était pas gagné d’avance parce que j’ai fait ma première grosse erreur d’orientation depuis le début du voyage, mais alors une bien bonne avec 180 degrés de marge d’erreur. J’avais un peu la pression parce que je n’avais ni téléphone, ni argent, ni plan précis (juste un plan du Routard pas très net pour ce genre de circonstances). J’ai donc décidé très vite de faire appel aux passants, sachant qu’Arthur et Loïc ne trouveraient pas le jeu inventé sur place amusant très longtemps. On a en tout et pour tout demandé à 4 personnes, qui nous ont 4 fois envoyé dans des directions différentes. Pas illogique puisqu’il y avait plusieurs façons de rallier notre point de retrouvailles, mais un peu déstabilisant quand même.
qu’est-ce qu’on allait faire dans ce shopping démodé de Berjaya Times Square, me direz-vous? Notre plan du jour, c’était d’appeler ça la fête des enfants, pour booster leur motivation, leur bonne humeur et la notre par la même occasion. Or, dans Berjaya Machin, ils ont un parc d’attraction indoor (et pas « inodore », comme mon correcteur d’orthographe veut me l’imposer) qui a vraiment bien fait l’affaire. Ca blinque de kitsch et les attractions attirent des critiques mais pour nous, c’était vraiment pile ce qu’il nous fallait. On a commencé à 11h après avoir traîné autour d’un pti dej tardif, et vers 15h30, on a dû négocier sec pour que les 4 et 6 ans acceptent de nous suivre vers notre prochain bon plan. Noam, lui, avait tout donné et a réclamé « dodo » en sortant de son dernier tour de pilotage de voiturette de safari, pour s’écrouler 27 secondes plus tard dans la poussette.
la prochaine idée géniale du jour nous était venue après avoir papoté avec des hollandais rencontrés à la pleine de jeu de Tanah Rata (ceux à qui Loïc, après 20 minutes de papote en néerlandais, a annoncé fièrement: « wij komen uit België » comme pour enlever tout doute sur le fait que nous n’étions pas des habitants des Cameron Highlands depuis trois générations ayant appris le néerlandais pour passer le temps en cueillant les feuilles de thé). Or, ces braves gens qui voyageaient avec deux minus de 2,5 et 4 ans (ça nous rappelle quelque chose), avaient connu un moment d’extase sur un plan d’eau près des tours dont j’ai déjà trop dit le nom. Pour moi, un arrêt si proche des tours me permettait de travailler mon mental sur les options restantes (a) je monte et b) je revends mon ticket à un passant déçu, voir idéalement dépité de ne pas avoir eu de place aujourd’hui) et pour les enfants, cela permettait de s’éclater dans 20 cm d’eau, de se rincer la tête sous deux cascades bien pensées et de nous procurer des cheveux gris et des extinctions de voix à force de les chercher dans une énooooorme pleine de jeux (ils sont 3 et nous que 2, n’oublions pas ce détail).
après tout ça, finalement, prendre un ascenseur pour aller regarder par une fenêtre, ça ne pouvait vraiment poser aucun problème (tactique 1: je minimise). J’ai travaillé pendant un an au 23e étage en Belgique, transformé en Kuala Lumpurien, je devrais pouvoir dompter 231 étages, non? (tactique 2: j’exagère, merci Olivier). Tout ça m’a aussi rappelé les blagues sur les petits pois qui montent et qui descendent (tactique 3: je ridiculise, on se comprend, Cécile). Plus sérieusement, hier, Loïc m’avait demandé « mais pourquoi tu as peur, maman » et je lui ai répondu du tac au tac « si je le savais, je n’aurais plus peur ». J’ai fini par décider que j’aurais aussi pu répondre: « je ne le sais pas parce qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur, na, et arrête avec tes questions, sale gamin« . Je me suis aussi rappelé que j’avais accouché trois fois, que je gérais la pleine conscience et que Bouddha serait fier de moi et hop, 2 heures de respiration contrôlée plus tard en forçant l’air de n’avoir peur de rien, et nous partions faire les toutou-ristes (merci Florence pour l’expression, j’adoooooore!) à 452 mètres du sol.
sauf que, juste au moment de commencer la petite file avec les gens qui avaient le même slot que nous, Noam s’est pris une crise terrible, hallucination de fatigue ou pas, on ne le saura jamais, mais il a pleuré et crié pour qu’on le change « entorrr », alors qu’il venait d’avoir les fesses lustrées à la lingette Thaïlandaise juste avant. Les regards des autres étaient attendris parce que même totalement disjoncté il reste mignon, mais on a quand même failli être inquiets. Je me suis demandée si c’était sa façon de m’offrir, à la dernière limite, une porte de sortie, mais comme j’avais fait l’effort d’amener ma noble personne à la porte des ascenseurs, j’ai décidé qu’on lui frotterait le pet(ronas) tant qu’il le demanderait (sorry pour le détail) et qu’on le ferait aussi en altitude s’il le fallait.
l’ascenseur l’a un peu calmé, c’était impressionnant tous ces boutons indiquant les étages et les 30 premières secondes de la visite de la passerelle entre les deux tours au 41e étage se sont bien passées. Pour moi et ma pathologie vertigineuse, c’était top, mon attention était détournée vers mon penchant maternant. Mon fils est d’ailleurs vraiment exceptionnel parce qu’il a poussé le bouchon jusqu’à baisser son lange (il n’avait pas voulu qu’on lui reboutonne la salopette entre les jambes, il était donc en « robe » depuis le début de la visite) pour se promener sur dix mètres les fesses à l’air au dessus du vide. Un garde a fini par prendre les choses en main, il s’est agenouillé et a gentiment dit: « I will help you to put this up ». Noam a accepté et on a été un peu vexés parce qu’il nous avait remballés à plusieurs reprises. Je crains avoir aussi repéré deux jeunes dames qui prenaient photos de ses adorables fesses, on va dire que c’était bienveillant tellement elles sont mignonnes (les fesses de mon bébé, les dames j’ai pas trop fait gaffe).
nous on a bien aimé la vue au 41e, mais la sensation du 86e étage était quand même encore vachement mieux. Il faisait noir et il pleuvait, et pourtant on voyait super bien les quelques tours qu’on commence à connaître. Mon avis, c’est que vu d’en bas, c’est kif kif bourricot tous ces amas de béton et de fer sans potagers bio (merci Anne pour le tuyau), ils sont tous hauts et c’est vrai qu’il y a les jumelles qui dépassent. Mais vu d’en haut, les jumelles écrasent carrément tous ces lilliputiens. Les tours elles-mêmes sont aussi vraiment massives, parce que la vue de la jumelle depuis l’autre reste impressionnante, même au sommet. La vue et les illusions d’optique, de la théorie à la pratique, voilà ce que j’aurais pu mettre comme titre si j’aimais les rimes à deux francs cinquante.
bref, c’est pas vraiment pour ça qu’il faut venir à Kuala Lumpur, mais quitte à y être, pourquoi pas, ça peut être une occasion de se dépasser (moi, moi, moi, un peu fière quand même d’avoir réussi mon self-coaching, c’était vraiment pas gagné, j’ai failli invoquer le risque d’embolie pulmonaire – merci Fabrice pour le tuyau – et regretté vraiment de ne pas avoir encore oublié quelque chose dans une gare – merci Nine), de découvrir des choses sur ses co-voyageurs (merci Noam, tu as été formidable encore une fois) et puis surtout, de vivre tous ensemble quelque chose d’exceptionnel quand même, qu’on n’oubliera pas de sitôt.
ils ont déjà tourné un James Bond sur les tours ou pas? Si pas, ça me paraît l’endroit idéal (merci Pascal, t’es le roi de la créativité, et Capu fournira les fauteuils pour les cast avec une belle réduction, n’est-ce pas? Et pour n’oublier personne, maman, on te trouvera des places aux premières loges, si j’ai pu y aller, tu peux le faire aussi, « les peurs, c’est dans la tête, pas dans les ascenseurs« , c’est le proverbe ginger du jour).







âge des voyageurs au moment du voyage: Noam, 22 mois – Arthur – 4,5 ans – Loïc, 6 ans, Aart, 32 ans, Charline, 39 ans