2018·Archives·Bangkok

la nuit dans l’avion

à un moment, un tout petit moment, je me suis dit: « voilà exactement l’horaire qu’il nous faut, on décolle en fin d’après-midi, on d o r t dans l’avion et quand on arrive, avec le décalage horaire, il n’est que 10h du matin. C’est bien, il nous reste une journée un peu plus courte, tous au lit de bonne heure, et hop, c’est réglé ». Je n’ai plus trop enquêté sur la question, et je ne sais pas si j’aurais dû.

je connais bien évidemment les trucs pour dormir plus longtemps dans l’avion et faire un pied de nez au jetlag: refuser les repas, bouchons d’oreilles, masque noir sur les yeux et hop, on n’en parle plus. On apprendra ça aux enfants plus tard, pour ce voyage-ci, on continue à sentraîner au lâcher prise et on assume.

une des bonnes nouvelles, c’est que personne de notre troupe n’a été malade, on n’a même pas réagi à la forte suggestion découlant d’autres passagers proches à l’estomac moins accroché. Les turbulences ont commencé à Moscou, alors qu’on avait 5 dormeurs sur 5. D’un coup, plein d’hôtesses dans les couloirs « hurlant » (c’est un ressenti, pas un fait) qu’il fallait attacher les ceintures des enfants et les r é v e i l l e r (la bonne blague, on a ignoré cette partie de la consigne, on n’est pas fous). On a ramé sec, parce qu’on on était quand même dans un shaker et que nos chatons étaient transformés en pelote de laine dont on ne trouve pas le début du fil (ça, c’est un fait).

à peine remis de tout ça, deux micro-ronflements plus tard, les haut parleurs se sont mis à chercher un médecin pour une urgence médicale à la rangée 24. C’était frustrant parce que comme on était à la 57, on n’a rien pu voir du spectacle (je tente le « on » mais c’est le jeune et beau ramptoerist de la bande que je désigne). Moi j’ai vite checké la carte et comme on était pile au-dessus du Pakistan, j’ai juste espéré que l’atterrissage d’urgence potentiel ne doive pas se faire avant New Delhi. C’est fou, cette créativité pragmatique nocturne, je m’étonne moi-même encore parfois.

mon estomac est resté hésitant un bon bout de temps et donc, dans le même élan de pragmatisme créatif, je me suis méfiée parce que nos bagages à m a i n étaient à nos p i e d s (pour prolonger le siège de Noam et en faire un « lit » – je sais, c’est pas crédible, mais lui, il y a cru, ouf).

j’ai donc préféré prendre encore un peu sur un hypothétique temps de sommeil pour ajuster toutes les couvertures pour qu’elles couvrent nos sacs et autres affaires, mieux valait prévenir. On avait déjà eu notre lot de catastrophe-kes pendant le repas, c’est juste trop minuscule ces tablettes et évidemment, il y en a eu un qui a dû faire pipi pile au moment où les repas chauds venaient d’arriver. Et comme sa place était côté fenêtre, on a failli devoir faire appel à la Pat’ Patrouille pour l’hélitreuiller…

avec tout ça, le bilan sommeil est plus que mitigé. Il était près de 21h quand ils ont éteint les lumières et elles se sont rallumées à 1h30. On a reçu un super petit dej, Loïc et Arthur ont regardé leur deuxième film d’animation du voyage, tout le monde a plus ou moins les yeux ouverts et on survolait la Birmanie au moment où je terminais l’écriture de ce billet. Il était 8h45, heure locale et il restait une bonne heure de vol.

après la découverte des transports en commun, les retrouvailles avec la chaleur humide et une victoire sur le dédale de rues cachant notre mellow fellow hostel, la troupe a, à la majorité moins la voix de Noam qui avant roupillé en douce dans le sky train, choisit de faire 1h de sieste, top chrono. Je sens que c’est bien parti et qu’après ça, l’envie de découvrir prendra le pas sur la lourdeur des paupières.


prénoms et âge des voyageurs : Noam, 21 mois – Arthur, 4,5 ans – Loïc, 6 ans – Aart, 32 ans – Charline, 39 ans